Kuki de Salvertes : Alastair, de quelle manière es-tu arrivé à la mode ? Raconte-moi ton parcours initiatique.
Alastair McKimm : A mes 16 ans, j'étais dans une école d'arts en Irlande du Nord où j'y ai étudié, entre autres, la photographie. Je me suis alors vraiment intéressé aux images et magazines de mode. Je voulais partir en Angleterre pour y étudier la photographie. Je ne me souviens plus exactement à quel moment l'idée de devenir un créateur de mode m'est venue mais j'ai déménagé en Angleterre à 18ans pour y étudier la mode.
J'ai fait ça pendant 3 ans et à peine terminé je suis allé directement à Londres. Tout ce que je voulais faire c'était styliste pour le magazine I-D. Il me semble que dés mon 3 ème jour à Londres je me suis rendu chez eux, frappé à leur porte en espérant y travailler ! C'est très embarrassant de se dire que l'on peut juste débarquer dans une rédaction et y travailler. Bien évidement, il m'a fallu quelques années avant de faire mon premier shooting mais c'est grâce à ça que j'ai rencontré Edward (Enninful) et que j'ai commencé à l'assister. C'était bien sûr une expérience inestimable qui m'a conduit à travailler sur mes propres shooting…
KdS : Ton premier shooting ? Quand était-ce ? Pour qui était-ce ? Pour quel magazine ? Quelle trace a-t-il laissé pour toi ?
AMcK : C'était il y a à peu près 5 ans, une double page pour I-D. J'aime toujours cette image, je ne ferai certainement pas la même photo aujourd'hui mais on peut voir que mon travail de maintenant a eu cette esthétique comme point de départ.
KdS : Qu'est ce qui fait la particularité de ton style ?
AMcK : Je suppose que c'est juste de rester fidéle à ce que j'aime. La culture de la jeunesse anglaise et les références urbaines comme les punk, les skinheads, les teds, etc… . J'utilise ces références pour ensuite en faire une mode plus précise. Je pense qu'il y a toujours une réalité dans mon travail.
KdS : A quoi ressemble l'emploi du temps de Alastair Mc Kimm ? Est-ce aussi complexe qu'on l'imagine ? Combien de temps accordes-tu aux éditoriaux ?
AMcK : J'ai l'impression que je n'ai commencé à travailler avec un planning chargé que l'année dernière. J'ai eu le luxe de passer beaucoup de temps sur mes éditoriaux mais maintenant j'ai le sentiment d'y consacrer presque trop de temps.
Parfois je peux passer un long moment sur un editorial, cherchant les bonnes pièces pour les séries. Mais généralement ça ne se passe pas comme ça et les séries doivent être bouclées en une semaine ou deux.
Je viens juste de faire un shooting pour I-D que je voulais faire depuis que j'étais assistant et c'est seulement cinq ans plus tard que le moment a été propice. Alors que certaines idées viennent en une nuit.
KdS : Combien réalises-tu de shooting par saison ?
AMcK : Encore une fois, c'est une chose qui change constamment. Cela ne fait que quelques saisons que je travaille beaucoup mais pour celle-ci je pense en avoir fait autour de 15. J'aimerais réduire à 6!
KdS : Quelle est la séance photo dont tu gardes le meilleur souvenir ?
AMcK : Je ne l'ai pas encore faite.
KdS : Actuellement, qu'est ce qui - chez un créateur, une collection ou un défilé - te rend enthousiaste, te motive, t'inspire?
AMcK : Je pense que ce sont des créateurs qui viennent de leur propre monde comme Raf Simons ou Ann Demeulemeester et d'autres designers qui ont leur propre vision qui semble évoluer chaque saison tout en gardant une intégrité. Je ne peux pas être plus précis mais dés que je vois quelques chose je sais si je l'aime ou non. C'est plus qu'une question d'esthétique.
KdS : Alastair, après le photo stylisme, y a-t-il une vie ? Si oui, quels sont tes projets futurs ?
AMcK : Je viens à peine de commencer, je ne peux pas penser à aussi loin!
Du consulting peut-être!!??